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2019.04.15 - Cours public MDT - Fabriques numériques, action publique et territoire : en quête des living labs, fablabs et hackerspaces

De Wiki 3DD - Espace de concertation

Nom de l'organisateur

Laurent Matthey

Description

Flavie Ferchaud, chercheuse post-doctorante à l’Université de Lille, y exposera certains des résultats de sa thèse de doctorat.

Cette conférence part du constat de l’incorporation d’objets appelés « fablab », « hackerspace » ou « living lab » dans les politiques publiques. Le déploiement démultiplié de ces nouveaux « lieux » au coeur ou aux marges de l'action publique des collectivités, s’accompagne d'une sémantique associant l'innovation, l'entrepreneuriat, la flexibilité et la créativité. Il s’agira de montrer qu'au-delà de ces effets rhétoriques et de la fascination qu'ils exercent (mais qui s'explique), ces objets de politiques publiques constituent une des réalités de l'action métropolitaine, sous différents registres et modalités.

La conférence se déroulera le lundi 15 avril (12 h 15 - 14 h 00), Genève, 3DD Espace de concertation.

Présentation de son travail de thèse : Cette thèse part du constat de l’incorporation d’objets appelés « fablab », « hackerspace » ou « living lab » dans les politiques publiques. Le déploiement démultiplié de ces nouveaux « lieux » au coeur ou aux marges de l'action publique des collectivités, s’accompagne d'une sémantique associant l'innovation, l'entrepreneuriat, la flexibilité et la créativité. Cette thèse démontre qu'au-delà de ces effets rhétoriques et de la fascination qu'ils exercent (mais qui s'explique), ces objets de politiques publiques constituent une des réalités de l'action métropolitaine, sous différents registres et modalités. En se distançant des discours laudatifs qui accompagnent leur émergence, la thèse fait de l'analyse de leurs rapports au territoire et de leurs prises avec les dynamiques de l'espace urbain son objet central. La prise en compte de la complexité de l’objet de recherche et de son inscription dans une action publique en constant changement impose de s’intéresser aux logiques de l’espace propres à la géographie et l’aménagement et de recourir aux apports d’autres disciplines, telles que la sociologie et la science politique. L’enquête articule des espaces, des temps et des méthodes d’enquête différentes. À une première enquête en France portant sur les hackerspaces, les fablabs et les living labs succède une enquête comparative à l'échelle européenne (Rennes et Toulouse en France, Gand en Belgique). La thèse expose et décrypte les promesses portées par ces lieux. Des tensions sont mises en évidence, l'une, majeure, les situant entre héritage de la contre-culture, processus de normalisation et de « récupération ». Ces tensions constituent les fils directeurs de la thèse : elles traversent l’inscription des dispositifs d’expérimentation et de fabrication numérique dans un contexte de mutations spécifiques aux villes contemporaines. La thèse éclaire également, en s'appuyant sur les notions de « monde social », de « communs » et de « communs urbains », leurs dynamiques sociales. Démontant en partie les représentations enthousiastes dont fablabs, hackerspaces et living labs restent majoritairement l’objet, la thèse relativise leur portée en termes d’intégration et d’ouverture, autant que leur rôle dans la transformation des politiques urbaines locales.