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Cette étude se propose de traiter le tiers-lieu en tant qu'objet. De le saisir dans toute sa complexité pour essayer d’en dégager toute la simplicité. Elle appréhende le tiers-lieu comme un concept à définir. Pour y parvenir elle construit une enquête qui se déplie en trois parties. Dans un premier temps, l’objet est approché sous l’angle de la terminologie par une étude des usages courants, professionnels et littéraires du terme, suivi de réflexions sur les notions de lieu et de tiers. Des représentations historiques des tiers-lieux sont ensuite analysées au travers des troisièmes lieux de Ray Oldenburg et de certaines structures sociales de la sphère publique habermassienne notamment les salons et les cafés de la bourgeoisie au XVIIIe siècle. Ce passage en revue permet de délimiter l’objet, d’en clarifier les propriétés et les usages. Il constitue également le point de départ et l’hypothèse d’une enquête exploratoire qui a déterminé la construction d’une posture d’investigation originale nécessairement engagée. Cette enquête s’est déroulée entre 2010 et 2015 auprès de services – espaces de coworking, fablabs, hackerspaces, makerspaces, biohackerspaces, etc. dans leur composition et recomposition successives - qui se désignent ou se présentent explicitement comme des tiers-lieux. Les singularités de ces tiers-lieux, la manière dont ils traduisent des valeurs qualitatives en valeurs juridiques et aussi en valeurs quantitatives, les rapports d’échange et les habitudes critiques des usagers contributeurs ainsi que les régimes de conception sont ensuite théorisés. À partir de l’ensemble de ces informations, une proposition de définition conceptuelle du tiers-lieu est formulée. Celle-ci envisage le tiers-lieu comme une configuration sociale particulière où se produit une rencontre entre des entités individuées qui s’engagent intentionnellement à la conception d’une représentation commune, c’est-à-dire à responsabilité partagée. Des invariants sont enfin posés comme l’esquisse d’une logique opératoire supposée déterminer la présence de la configuration en tiers-lieu. Cette procéduralisation présente une manière d’intervenir sur les règles par la conception de services. C’est ce dépassement de la discursivité qui distingue le tiers-lieu de l’espace public politique.

Version du 24 mai 2017 à 15:43

Sur cette page retrouvez un ensemble d'information nécessaire pour comprendre la démarche du 3DD

En posant cette question, et en tentant d’y répondre, Canal participe à l’émergence d’un mouvement en faveur du concept de réversibilité en architecture. S’il est entendu qu’un bâtiment peut avoir plusieurs vies, l’effort est devenu démesuré pour y parvenir, tant l’architecture est le plus souvent contrainte par sa programmation initiale et sa reconversion progressivement complexifiée par la multiplication des normes. L’idée d’habiter, travailler, enseigner... successivement dans un même lieu engage à dissocier programme et procédé constructif dès la conception, au bénéfice d’une souplesse d’usages dans une géométrie libérée. «  Penser réversible », c’est anticiper l’évolution d’un édifice avant même sa construction, pour alléger au maximum les adaptations et leur coût, lors de sa transformation. Un principe qui pourrait être une des réponses à l’endémique crise de l’habitat. Dans un contexte sociétal, économique et immobilier où la pénurie de logements est concomitante à la vacance de millions de mètres carrés de bureaux pour cause d’obsolescence, nous envisageons ce manifeste en forme d’enquête, comme un outil de réflexion et de travail à destination de tous ceux – décideurs, conseils, investisseurs, constructeurs, architectes ; professionnels ou étudiants – qui souhaitent se pencher sur cette hypothèse de recherche. Il nous semblait d’utilité publique de réunir en un seul ouvrage un large panel d’informations et de réflexions critiques sur la question du réversible en architecture.Nous l’avons construit en identifiant pas à pas les différentes entrées nécessaires à la compréhension globale des enjeux induits. Ainsi, établir le diagnostic de la mutation des modes de vie pour mieux « réhabiter la société » [ p. 2-7 ], clarifier l’usage des termes afférant à la transformation des bâtiments [ p. 10-11 ], reconnaître les acteurs en jeu sur l’échiquier de la construction et de l’aménagement [ p. 48-49 ], mobiliser des exemples historiques et d’actualité éclairants [ p. 24-33 ], identifier les perceptions, les projections ou les réticences, mesurer les contraintes et les freins autant que les opportunités de changement [ p. 12-23 et 52-79 ], proposer en tant qu’architectes un dispositif constructif, industrialisé, crédible pour une réversibilité efficiente [ p. 34-47 ] ouvrir l’imaginaire vers des scénarios anticipateurs [ p. 81-92 ] ont paru autant de clés utiles à une approche éclairée du sujet.Cet ouvrage n’aurait pu exister sans la participation des quarante-cinq personnes, représentatives en 2017 de la construction en France, qui ont accepté de répondre aux questions que nous leur avons posées. Que chacun(e),participant ainsi à l’effort d’inventaire, en soit chaleureusement remercié(e).

Cette étude se propose de traiter le tiers-lieu en tant qu'objet. De le saisir dans toute sa complexité pour essayer d’en dégager toute la simplicité. Elle appréhende le tiers-lieu comme un concept à définir. Pour y parvenir elle construit une enquête qui se déplie en trois parties. Dans un premier temps, l’objet est approché sous l’angle de la terminologie par une étude des usages courants, professionnels et littéraires du terme, suivi de réflexions sur les notions de lieu et de tiers. Des représentations historiques des tiers-lieux sont ensuite analysées au travers des troisièmes lieux de Ray Oldenburg et de certaines structures sociales de la sphère publique habermassienne notamment les salons et les cafés de la bourgeoisie au XVIIIe siècle. Ce passage en revue permet de délimiter l’objet, d’en clarifier les propriétés et les usages. Il constitue également le point de départ et l’hypothèse d’une enquête exploratoire qui a déterminé la construction d’une posture d’investigation originale nécessairement engagée. Cette enquête s’est déroulée entre 2010 et 2015 auprès de services – espaces de coworking, fablabs, hackerspaces, makerspaces, biohackerspaces, etc. dans leur composition et recomposition successives - qui se désignent ou se présentent explicitement comme des tiers-lieux. Les singularités de ces tiers-lieux, la manière dont ils traduisent des valeurs qualitatives en valeurs juridiques et aussi en valeurs quantitatives, les rapports d’échange et les habitudes critiques des usagers contributeurs ainsi que les régimes de conception sont ensuite théorisés. À partir de l’ensemble de ces informations, une proposition de définition conceptuelle du tiers-lieu est formulée. Celle-ci envisage le tiers-lieu comme une configuration sociale particulière où se produit une rencontre entre des entités individuées qui s’engagent intentionnellement à la conception d’une représentation commune, c’est-à-dire à responsabilité partagée. Des invariants sont enfin posés comme l’esquisse d’une logique opératoire supposée déterminer la présence de la configuration en tiers-lieu. Cette procéduralisation présente une manière d’intervenir sur les règles par la conception de services. C’est ce dépassement de la discursivité qui distingue le tiers-lieu de l’espace public politique.